Les funérailles d'antan

ENGLISH ITALIANO

Jadis, les parents des morts vous mettaient dans le bain,
De bonne grâce ils en f’saient profiter les copains:
«Y a un mort à la maison, si le cœur vous en dit,
Venez l’pleurer avec nous sur le coup de midi... »
Mais les vivants aujourd’hui n’sont plus si généreux,
Quand ils possèdent un mort ils le gardent pour eux.
C’est la raison pour laquell’, depuis quelques années,
Des tas d’enterrements vous passent sous le nez. (bis)

Mais où sont les funéraill’s d’antan?
Les petits corbillards, corbillards, corbillards, corbillards
De nos grands-pères,
Qui suivaient la route en cahotant,
Les petits macchabées, macchabées, macchabées, macchabées
Ronds et prosperes…
Quand les héritiers étaient contents,
Au fossoyeur, au croqu’-mort, au curé, aux chevaux même,
Ils payaient un verre.
Elles sont révolu’s,
Elles ont fait leur temps,
Les belles pom, pom, pom, pom, pom, pompes funèbres,
On ne les r’verra plus,
Et c’est bien attristant,
Les belles pompes funèbres de nos vingt ans.

Maintenant, les corbillards à tombeau grand ouvert
Emportent les trépassés jusqu’au diable vauvert,
Les malheureux n’ont mêm’ plus le plaisir enfantin
D’voir leurs héritiers marron marcher dans le crottin.
L’autre semain’ des salauds, à cent quarante à l’heur’,
Vers un cimetièr’ minable emportaient un des leurs…
Quand, sur un arbre en bois dur, ils se sont aplatis
On s’aperçut qu’le mort avait fait des petits. (bis)

Mais où sont les funéraill’s d’antan?
Les petits corbillards, corbillards, corbillards, corbillards
De nos grands-pères,
Qui suivaient la route en cahotant,
Les petits macchabées, macchabées, macchabées, macchabées
Ronds et prosperes…
Quand les héritiers étaient contents,
Au fossoyeur, au croqu’-mort, au curé, aux chevaux même,
Ils payaient un verre.
Elles sont révolu’s,
Elles ont fait leur temps,
Les belles pom, pom, pom, pom, pom, pompes funèbres,
On ne les r’verra plus,
Et c’est bien attristant,
Les belles pompes funèbres de nos vingt ans.

Plutôt qu’d’avoir des obsèqu’s manquant de fioritur’s,
J’aim’rais mieux, tout compte fait, m’passer de sépultur’,
J’aim’rais mieux mourir dans l’eau, dans le feu, n’importe où,
Et même, à la grand’ rigueur, ne pas mourir du tout.
O, que renaisse le temps des morts bouffis d’orgueil,
L’époque des m’as-tu-vu-dans-mon-joli-cercueil,
Où, quitte à tout dépenser jusqu’au dernier écu,
Les gens avaient à cœur d’mourir plus haut qu’leur cul.(bis)

Mais où sont les funéraill’s d’antan?
Les petits corbillards, corbillards, corbillards, corbillards
De nos grands-pères,
Qui suivaient la route en cahotant,
Les petits macchabées, macchabées, macchabées, macchabées
Ronds et prosperes…
Quand les héritiers étaient contents,
Au fossoyeur, au croqu’-mort, au curé, aux chevaux même,
Ils payaient un verre.
Elles sont révolu’s,
Elles ont fait leur temps,
Les belles pom, pom, pom, pom, pom, pompes funèbres,
On ne les r’verra plus,
Et c’est bien attristant,
Les belles pompes funèbres de nos vingt ans.





Webmaster: projectbrassens @ gmail dot com